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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/142

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INITIATION MUSICALE
L’OPÉRA-COMIQUE

L’Opéra-Comique ne fut d’abord qu’un spectacle forain se donnant tantôt à la foire Saint-Laurent, tantôt à la foire Saint-Germain. Il ne prend quelque importance que grâce a l’ordonnance de 1762, qui réunit les deux théâtres : Opéra-Comique et Comédie Italienne, et désormais c’est le sucés. De 1762 à 1784, paraissent le Déserteur, le Tableau Parlant, les Deux Avares, l’Épreuve villageoise et Richard Cœur de Lion, qui attirent tout Paris. L’Hôtel de Bourgogne où, depuis vingt et un ans, se donnaient les représentations, devenu insuffisant, on s’installe place Favart (1784).

De même que la fâcheuse concurrence de jadis entre comédiens italiens et français, de même la lutte entre le théâtre Favart et le théâtre Feydeau ; mais en 1801, comme en 1762, on finit par s’entendre : et, de cette fusion, date la fortune de notre seconde scène lyrique.

Salles Favart, Feydeau, Ventadour, des Nouveautés, puis seconde salle Favart reconstruite après l’incendie de 1838 et inaugurée en 1840 par la 347e représentation du Pré aux Clercs, telles sont les pérégrinations de l’Opéra-Comique, lesquelles ne le cèdent en rien à celles de son frère aîné, l’Opéra.

De 1784 à 1838, ce sont les noms de Grétry, Monsigny, Delayrac, Boieldieu, Herold, Auber qui alternent sur l’affiche ; de 1840 à 1887, date du second incendie, ceux de Victor Massé, Félicien David, Bizet, Offenbach, Delibes, Massenet, Saint-Saëns.

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