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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/141

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L’ACOUSTIQUE DES SALLES

longues années. Mais voici la Révolution et, treize ans plus tard, un décret du Comité du Salut Public le fait émigrer rue de la Loi (1794).

La tourmente s’est apaisée ; après Thermidor, c’est le Directoire, le Consulat, l’Empire. Lesueur, plus connu de nous tous aujourd’hui comme professeur de Berlioz que comme compositeur, triomphe à l’Opéra avec la partition des Bardes ; puis Spontini avec la Vestale (en dépit de l’hostilité du chef d’orchestre et du chef du chant).

À la suite d’une audition que dans son salon fit organiser Joséphine, l’Empereur avait non seulement donné son approbation, mais fait mettre l’œuvre à l’étude en lui prédisant un grand succès (1809).

L’Empire s’est écroulé. Après l’assassinat du duc de Berry, l’Opéra donne des représentations salle Favart, la salle où le drame s’était passé, ayant été démolie. Admirons l’activité des « Bâtiments civils » d’alors : le 18 août 1821, l’Opéra s’installait dans l’élégant et sympathique édifice de l’architecte Debret, rue Le Peletier, où il serait encore sans l’incendie du 29 octobre 1873.

Les justes proportions du vaisseau, son admirable acoustique ne furent point sans influence sur la réussite des ouvrages qui, de là, pendant plus de cinquante ans, rayonnèrent sur le monde : Robert-le-Diable, Guillaume Tell, les Huguenots, la Juive, le Prophète, Hamlet, épanouissement de notre Académie nationale, période la plus brillante qu’elle eût encore traversée depuis les beaux jours d’Iphigénie et d’Alceste.

C’est le 5 janvier 1875, sous la présidence du maréchal de Mac-Mahon, que fut inaugurée la salle actuelle, due à l’architecte Ch. Garnier.

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