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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/95

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LA COMPOSITION

n’y a pas de mal si l’on sait la direction et si l’on n’oublie pas l’heure du retour. L’admirable Symphonie en sol mineur, de Mozart, est le modèle du genre.

Dans la troisième, on conclut. À moins que le développement ne l’ait maladroitement épuisé, c’est avec joie que nous devons retrouver ce thème initial comme on retrouve un ami. À sa suite, et cette fois dans le même ton, survient le groupe chantant. C’est la péroraison.

Les proportions des trois parties ?

De même longueur à peu près. La seconde est égale aux deux autres chez Mozart, un peu plus courte chez Beethoven — sauf dans l’Héroïque et la Neuvième

Tel est le plan symphonique qu’on retrouve au fond de toute œuvre de musique pure, andante, scherzo, romance sans paroles. Musique et architecture obéissent aux mêmes lois du nombre, suivant les mêmes rythmes. Voyez Versailles où tout se conjugue par trois…

De Sophocle à Berlioz. ↔ Musique pure, avons-nous dit… À côté de la symphonie, ou plutôt avant elle, et depuis que le monde est monde, l’art n’a cessé de se manifester sous des formes multiples. En Grèce, ce furent les hymnes en l’honneur des Dieux, la mélopée qui, transposée, devint le chant de l’Église latine ; plus tard, les complaintes des Croisés marchant vers Constantinople : au Moyen Âge, les chansons des Trouvères et des Ménestrels ; puis la musique descriptive de l’Oratorio de Noël, de l’Ode funèbre et de la plupart des Cantates de Bach, toujours inspirés d’un texte liturgique.

Descriptive, quoique de la plus pure forme classique, la Symphonie pastorale.

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