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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/97

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LA COMPOSITION

plan, — en forme de triptyque, par exemple, — l’œuvre n’en sera que plus solide.

La mélodie et le thème. ↔ Le sentiment est un mouvement de l’âme. Le fait de la mélodie est d’exprimer le mouvement psychique par le diagramme sonore d’un mouvement musical.

Les diverses parties du mouvement s’enchaînent. C’est du reste le sens du mot grec melos. qui signifie articulation, liaison.

La mélodie constitue donc un « tout » qui se suffit à lui-même, pareil à la phrase grammaticale, pareil à l’harmonie d’un monument, pareil à la fleur dont la forme et le parfum sont distinctifs de sa nature.

Un thème peut être une mélodie, mais il peut se contenter d’être un rythme qui se développe ; tels, celui de la Symphonie en ut mineur, celui de la Symphonie en si, de Schumann.

Un sujet de Fugue est un thème qui provoque des développements. Le « Thème varié », par contre, est une mélodie qui ne se développe pas, ne module pas, mais qui se reproduit sous des aspects différents.

Les meilleurs thèmes sont les plus courts. Leur concision s’impose à l’attention, à la mémoire. L’art du vrai symphoniste, d’un Beethoven, après qu’il aura voilé ce thème dans ses développements, sera de le ramener ensuite par une préparation savante. L’auditeur n’avait pu l’oublier, il le reconnaît, parce que Beethoven l’avait buriné dans son esprit.

La musique, comme l’architecture, répétons-le encore, vit de symétrie et de rappels.

L’art est fait de volonté, d’affirmation, de logique.