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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/166

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LE BOUTE-CHARGE

parvenir avec des chevaux frais et des hommes solides. Autrefois, lorsque l’ordre de mobilisation arrivait, on sonnait le boute-selle, on montait à cheval et tout était dit ; mais on se présentait à la bataille avec des escadrons fatigués pour lesquels la charge était un effort héroïque. Aujourd’hui, les chemins de fer sont là pour nous épargner les lassitudes préliminaires et inutiles. C’est avec toute notre vigueur, toute notre puissance que nous irons nous mettre en ligne.

Ce sont toujours des heures d’émotions diverses que ces théories d’embarquement. Mais jusqu’ici nous avons exécuté en plein jour ces évolutions du départ, et nous avons pu nous en tirer à bon compte, sans blessures de chevaux, sans à-coups, comme dit notre capitaine.

Ce soir, nous essayons un embarquement de nuit.

À l’heure où le soleil de juin vient de se coucher derrière les plaines ondulées de l’Artois, allumant un incendie dans les nuages flamboyants de l’horizon, au moment où la nuit