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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/207

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LE BOUTE-CHARGE

ration. Bientôt, les trois brigades s’échelonnent et prennent leur disposition. Les patrouilles de combat filent au galop dans toutes les directions. — Tout à coup, l’artillerie se précipite à fond de train, dans une envolée terrible, s’arrête sur le haut d’une côte et se met à rugir. Nous apercevons alors la division opposée qui vient sur nous au trot allongé. Les commandements se succèdent. Nous sommes entraînés dans des tourbillons de poussière à travers lesquels nous distinguons à peine nos officiers. Après quelques minutes de tumulte, nous nous trouvons en bataille, émerveillés de la foudroyante rapidité avec laquelle on nous a conduits face à l’ennemi, sans même que nous nous en doutions… Au galop, sabre au vent… Oh ! alors, tandis que la ligne de bataille enlevée dans une charge éperdue serpente, ondule, bondit et se lance impétueuse comme un mascaret de vagues humaines, que les sabres nus jettent de fulgurantes lueurs, que les chevaux s’ébrouent violemment… les cœurs battent aux appels du canon et la même pensée