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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/223

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LE BOUTE-CHARGE

d’escadrons lui donnent une poignée de main plus chaleureuse. Et peut-être se trompe-t-on mais lui-même ne laisse-t-il pas percer une pointe d’affection dans le cordial bonjour qu’il accorde à tous, de sa bonne grosse voix ?

On oublie les mauvais moments, — lorsque les éclats de sa colère secouaient le quartier de fond en comble. On oublie les décisions arabes bourrées de salle de police, — lorsqu’il voulait faire des exemples.

Les cavaliers oublient tout cela. Il leur souvient seulement que, malgré ses cheveux gris, c’était encore un rude homme ; que s’il commençait à être trop gros pour trotter à l’anglaise, il se tenait aussi droit que pas un, sur sa grande jument noire ; que sur le terrain son commandement retentissait avec une vigueur enlevante ; que jamais il n’avait refusé d’écouter un homme ; qu’il entendait les plaintes avec bienveillance, quitte à frapper dur quand la réclamation était mal fondée ; qu’enfin, il aimait ses dragons.