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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/251

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LE BOUTE-CHARGE

colonne de pelotons. Le colonel transfiguré, sa mâle figure rayonnante se préparait à marcher, lorsque quelques boulets commencèrent à tomber sur nous. Presqu’aussitôt, nous entendîmes derrière nous un galop furieux. Un officier d’ordonnance arrivait avec une rapidité vertigineuse.

— Mon colonel, dit-il en s’arrêtant, ordre du général de division de rejoindre immédiatement votre deuxième demi-régiment qui se trouve derrière ce bois de sapins, là-bas ; vous n’avez pas un instant à perdre. Vous allez entrer en ligne. La position du village devient inutile.

Le colonel, d’une voix où nous pûmes distinguer du désappointement et de l’espoir commanda « pelotons demi-tour à gauche au trot ».

En même temps, notre pointe nous rejoignit précipitamment, ayant derrière elle les premiers hussards de la mort qui s’avançaient bon trot. Les deux escadrons partirent et le colonel me voyant occupé à rattacher les traits, me cria :