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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/273

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LE BOUTE-CHARGE

phiques, il aurait vu, à travers toutes les catégories de propositions, la liste des chevaux proposés pour la réforme. Certes, il n’en eût pas dormi, ou son sommeil eût été coupé de visions où les états, chassant Fend-l’Air à coups de petite bâtarde et de grosse ronde, eussent dansé fantastiquement.

Il ne vit rien, dormit tranquille.

Mais le lendemain matin, au réveil, le sous-officier de semaine une liste à la main, — peut-être la vingtième expédition, — parcourait les chambres. Et il criait de sa voix affairée des jours de bataille : « Les chevaux réformés, à huit heures, devant les auges !… Vous entendez, Bernard !… »

C’en était donc fait ! Fend-l’Air allait être proposé au général inspecteur comme cheval de réforme. Il allait comparaître devant le juge suprême. Mais Bernard le défendra. Il ne veut pas qu’on le lui prenne. Oh ! il le gardera !… Et c’est pour le garder qu’il court à la cantine et qu’il en revient aussitôt, cachant sous son bourgeron une fiole de liquide jaune d’or.