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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/274

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LE BOUTE-CHARGE

L’inspection est commencée. Le général « voit aujourd’hui les catégories en hommes et en chevaux. » Et les catégories s’avancent, défilent longuement devant l’inspecteur entouré de tout l’état-major du régiment.

« Fend-l’Air !… »

Voici Fend-l’Air ! Mais est-ce bien lui, ce cheval que le cavalier pendu au bridon peut à peine contenir, qui bondit, l’œil en feu, les naseaux ardents, la croupe turbulente ? Et si propre que les tares elles-mêmes disparaissent, fondues dans le luisant de l’ensemble ! Et si beau que Bernard tressaille d’orgueil et de joie quand il entend le général :

— Comment, colonel ! ce cheval à la réforme ? Mais il est plein de vigueur !

Si beau que le capitaine en est furieux :

— Que lui as-tu fait boire ?… Du rhum, hein ?… demande-t-il à voix basse en s’approchant de Bernard.

Bernard baisse la tête, mais son œil triomphe. Ah ! il savait bien qu’on n’oserait pas le chasser, son vieux. Puis il devient tout à