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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/38

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LE BOUTE-CHARGE

impétueux, se sentent grandir ; leurs courages montent comme une marée infrénée. Quelqu’un les regarde : c’est leur Étendard.

Nous qui n’avons pas encore essayé la force de nos lames, qui n’avons pas encore vu l’ennemi, mais qui espérons le voir un jour, et de près, nous, les jeunes, nous avons tressailli d’espoir et nous avons senti un orgueil inconnu envahir nos âmes dans cette matinée où, pour la première fois, nous fûmes admis au suprême honneur de contempler l’Étendard et de lui présenter les armes.

Ah ! salut à toi qui es la représentation visible et palpable d’une sublime abstraction ; salut à toi qui portes sur ton front, au milieu des éclairs qui ceignent ta pourpre éclatante, ta blancheur virginale et ton azur céleste, des noms à jamais glorieux.

Salut, Étendard, épave des triomphes passés, aurore des espérances futures.

Tu es notre aîné à tous, toi qui assistas à des luttes géantes quand nos mères n’étaient pas nées encore.