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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/45

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LE BOUTE-CHARGE

À la hâte, les cavaliers descendent aux selleries, arrachent des poteaux leurs selles qu’il emportent en courant ; les sacoches sont bourrées de brosses et de linge. En un tour de main, les manteaux sont roulés et fixés aux troussequins. Les écuries se remplissent d’une rumeur indescriptible ; et, au milieu des luttes, des ruades, des hennissements, les chevaux se trouvent sellés et bridés. Les dragons endossent la tunique et la giberne, passent la carabine en bandoulière.

Trente minutes ne se sont pas écoulées depuis le moment où le trompette de garde a reçu l’ordre de sonner le boute-charge que, déjà, quelques cavaliers sortent des écuries, montent à cheval et profilent dans la nuit leur silhouette éclairée par les brusques lueurs des falots qui passent.

— Adjudant, crie le colonel, prenez le nom des premiers sortis : ils auront pendant huit jours la permission de minuit.

Cependant, les officiers, réveillés par leurs ordonnances, arrivent essoufflés, sabre à la