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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/82

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LE BOUTE-CHARGE

ou pleurant à chaudes larmes parce qu’on a mis leur lit en bascule, sont rares, très-rares. Mais, malheureusement, ils existent.

Un de ces conscrits était devenu la bête noire d’un nommé Brouillot, un chenapan brutal. Un soir, ce Brouillot exécutait pour la centième fois, depuis l’arrivée des bleus, la mauvaise farce de jeter tout à coup à terre le lit du conscrit en question ; celui-ci désespéré, ne savait plus à quel saint se vouer : Marc se leva d’un bond et renversa d’un tour de main le lit du tyran. Celui-ci stupéfait d’abord d’une pareille audace, s’avança ensuite pour administrer une correction à son adversaire imprévu : il arriva que ce fut lui qui reçut la danse. Comme l’affaire s’était passée en l’absence du brigadier, elle n’eut pas de suite : mais Marc fut dés lors considéré par les recrues comme un sauveur et par les anciens comme un homme à respecter.

Ce qui devait arriver, arriva : Marc, bien fait, vigoureux, élégant sous l’uniforme malgré des déhanchements ouvriers dont il se débarrassa