Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/228

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naient dans ce carré, bizarres, agrandies.

J’avais entendu Laurence fermer notre porte, & elle n’était pas descendue dans la cour. Je reconnaissais l’ombre de Jacques, sur le mur, longue & roide, s’agitant avec des mouvements secs & précis. Il y avait une autre ombre, plus courte, plus lente, plus indécise dans ses gestes ; je croyais reconnaître cette ombre, qui me paraissait avoir une tête forte, grossie par un chignon de femme.

Par instants, le carré de lumière jaune s’étendait, pâle & blafard, vide & calme. Et moi, penché, haletant, je regardais avec une attention douloureuse, souffrant de ce vide & de ce calme de la lumière, souhaitant avec angoisse qu’une masse noire apparût, me livrant son secret. Puis, brusquement, le carré se peuplait : une ombre passait, deux ombres se mêlaient, démesurées, d’une telle étrangeté que je ne pouvais saisir les formes ni expliquer les mouvements. Mon esprit cherchait avec désespoir