Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/270

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endroits, montrait la laine du dossier & des bras. Elle lisait un petit livre jaune, maculé, qu’elle a fermé & posé sur la commode.

Je lui ai pris les mains, j’ai pleuré. Je me suis assis sur un tabouret, à ses pieds. Dans mon désespoir, j’étais tenté de l’appeler ma mère. J’ai conté ma matinée, les paroles de Jacques, celles de Laurence ; j’ai vidé mon cœur, avoué mon amour & ma jalousie, demandé un conseil. Les mains jointes, sanglotant, suppliant, je me suis adressé à Pâquerette comme à une bonne âme qui connaissait la vie, qui pouvait me sauver de cette fange où je m’étais aventuré en aveugle.

Elle a souri en m’écoutant, me tapant sur les joues de ses doigts secs & jaunes.

— Allons, allons, m’a-t-elle dit, lorsque l’émotion a étranglé la voix dans ma gorge, allons, voilà bien des larmes ! Je savais qu’un jour ou l’autre vous monteriez ici pour me demander aide & secours.