Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/273

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bras. Songez-y. Plus tard, vous vous repentiriez. Il vaut mieux la laisser partir, puisqu’elle veut bien partir d’elle-même.

J’écoutais avec stupeur.

— Mais j’aime Laurence, ai-je crié.

— Vous aimez Laurence, mon fils, eh bien ! vous ne l’aimerez plus. Voilà tout. On se prend & on se quitte. C’est l’histoire. Mais bon Dieu ! d’où venez-vous donc ? Quelle idée avez-vous eue, ainsi bâti, de vous mettre à aimer quelqu’un ? Dans mon temps, on aimait autrement ; il était plus facile alors de se tourner le dos que de s’embrasser. Vous sentez vous-même qu’il vous est impossible désormais de vivre avec Laurence. Séparez-vous gentiment. Je ne vous parle pas de prendre Marie avec vous : cette fillette vous déplaît, & je crois que vous ferez mieux de coucher seul.

Je n’entendais plus la voix de Pâquerette. La pensée que Jacques avait pu me tromper le matin, ne m’était pas venue ;