Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/272

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Elle a ri méchamment, & ma douleur a été plus vive.

— Écoutez, lui ai-je dit avec violence, je suis venu ici pour être calmé. Ne bouleversez pas ma raison. Il est impossible que Jacques aime Laurence après les paroles qu’il m’a dites ce matin.

— Eh ! mon fils, m’a répondu la vieille, vous êtes bien naïf, bien jeune. Je ne sais ce que vous entendez par amour, & j’ignore si Jacques aime Laurence. Ce que je n’ignore pas, c’est qu’ils s’embrassent tous deux dans les petits coins. Jadis, que de baisers j’ai donnés sans savoir pourquoi, que de baisers on m’a rendus qui venaient je ne sais d’où. Vous êtes un étrange garçon, qui ne fait rien comme les autres. Vous ne devriez pas vous mêler d’avoir une maîtresse. Si vous êtes bien sage, voilà ce que vous allez faire : vous vous prêterez à la circonstance, & tout doucement Laurence s’en ira. Elle n’est plus jeune, elle pourrait vous rester sur les