Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/286

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cette chambre, cette moribonde, ces larges regards qui ont plus de pureté, plus de douceur que le ciel, car le ciel, lui, me parle de Laurence, lorsque je lève la tête. Je viens me perdre dans cet oubli, dans cette lumière claire & sereine, toute pure, qui peut-être guérira mon cœur.

Lorsque la nuit tombe & que je ne vois plus la lueur bleue des yeux de Marie, j’ouvre la fenêtre, je regarde la muraille noire. Le carré de lumière jaune est là, vide ou peuplé, morne ou empli de mouvements silencieux. J’ai une sensation âcre, après plusieurs heures d’oubli, à me retrouver face à face avec la réalité, face à face avec ma jalousie & mes angoisses. Chaque soir, je recommence ce labeur pénible & gigantesque de donner un sens à ces taches sombres qui grandissent & roulent bizarrement sur le mur. Je me suis fait une récréation douloureuse de cette recherche, je m’y applique avec une patience anxieuse, un entêtement plein de