Page:Zola - Nouveaux contes à Ninon, 1893.djvu/223

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une enfant qui s’endort, à l’heure pâle où le soleil se couche. Elle était morte au milieu de ses verdures, dans le trou perdu où l’amour avait bercé deux ans son agonie.

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Je n’avais plus revu Jacques. Je savais qu’il vivait toujours à Clamart, sous le berceau, dans le souvenir de Madeleine. Depuis le commencement du siége, j’étais si brisé de fatigue, que je ne songeais plus à lui, lorsque le 13 au matin, apprenant qu’on se battait du côté de Meudon et de Sèvres, je revis brusquement dans mon souvenir la petite maison blanche, cachée sous les feuilles vertes. Et je revis aussi Madeleine, Jacques, nous tous, prenant le thé dans le jardin, au milieu de la grande paix du soir, en face de Paris ronflant sourdement à l’horizon.

Alors, je sortis par la porte de Vanves, et j’allai devant moi. Les routes étaient encombrées de blessés. J’arrivai ainsi aux Moulineaux, où j’appris notre succès ; mais, quand j’eus tourné le bois et que je me trouvai sur le coteau, une émotion terrible me serra le cœur.

En face de moi, dans les terres piétinées, rava-