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Pelléas et Mélisande/Acte 4

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Paul Lacomblez (p. 54-71).
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ACTE IV



Scène I

Un corridor dans le château.
PELLÉAS.

Où vas-tu ? Il faut que je te parle ce soir. Te verrai-je ?

MÉLISANDE.

Oui.

PELLÉAS.

Je sors de la chambre de mon père. Il va mieux. Le médecin nous a dit qu’il était sauvé. Il m’a reconnu. Il m’a pris la main, et il m’a dit de cet air étrange qu’il a depuis qu’il est malade : « Est-ce toi, Pelléas ? Tiens, je ne l’avais jamais remarqué, mais tu as le visage grave et amical de ceux qui ne vivront pas longtemps. Il faut voyager ; il faut voyager… » C’est étrange ; je vais lui obéir… Ma mère l’écoutait et pleurait de joie. Tu ne t’en es pas aperçue ? Toute la maison semble déjà revivre, on entend respirer, on entend marcher… Écoute, j’entends parler derrière cette porte. Vite, vite, réponds vite, où te verrai-je ?

MÉLISANDE.

Où veux-tu ?

PELLÉAS.

Dans le parc : près de la fontaine des aveugles ? Veux-tu ? Viendras-tu ?

MÉLISANDE.

Oui.

PELLÉAS.

Ce sera le dernier soir. Je vais voyager comme mon père l’a dit. Tu ne me verras plus…

MÉLISANDE.

Ne dis pas cela, Pelléas… Je te verrai toujours ; je te regarderai toujours…

PELLÉAS.

Tu auras beau regarder… je serai si loin que tu ne pourras plus me voir.

MÉLISANDE.

Qu’est-il arrivé, Pelléas ? Je ne comprends plus ce que tu dis…

PELLÉAS.

Va-t-en, va-t-en, séparons-nous. J’entends parler derrière cette porte.

Ils sortent séparément.
Puis Arkël entre accompagné de Mélisande.
ARKËL.

Maintenant que le père de Pelléas est sauvé, et que la maladie, la vieille servante de la mort, a quitté le château, un peu de joie et un peu de soleil vont enfin rentrer dans la maison… Il était temps ! — Car depuis ta venue, on n’a vécu ici qu’en chuchotant autour d’une chambre fermée… Et vraiment, j’avais pitié de toi, Mélisande… Je t’observais, tu étais là, insouciante peut-être, mais avec l’air étrange et égaré de quelqu’un qui attendrait toujours un grand malheur, au soleil, dans un beau jardin… Je ne puis pas expliquer… Mais j’étais triste de te voir ainsi ; car tu es trop jeune et trop belle pour vivre déjà, jour et nuit, sous l’haleine de la mort… Mais à présent tout cela va changer. À mon âge, — et c’est peut-être là le fruit le plus sûr de ma vie, — à mon âge, j’ai acquis je ne sais quelle foi à la fidélité des événements, et j’ai toujours vu que tout être jeune et beau, créait autour de lui des événements jeunes, beaux et heureux… Et c’est toi, maintenant, qui vas ouvrir la porte à l’ère nouvelle que j’entrevois… Viens ici ; pourquoi restes-tu là sans répondre et sans lever les yeux ? — Je ne t’ai embrassée qu’une seule fois jusqu’ici, le jour de ta venue ; et cependant ; les vieillards ont besoin de toucher quelquefois de leurs lèvres, le front d’une femme ou la joue d’un enfant, pour croire encore à la fraîcheur de la vie et éloigner un moment les menaces de la mort. As-tu peur de mes vieilles lèvres ? Comme j’avais pitié de toi ces mois-ci !…

MÉLISANDE.

Grand-père, je n’étais pas malheureuse…

ARKËL.

Laisse-moi te regarder ainsi, de tout près, un moment… on a tant besoin de beauté aux côtés de la mort…

Entre Golaud.
GOLAUD.

Pelléas part ce soir.

ARKËL.

Tu as du sang sur le front. — Qu’as-tu fait ?

GOLAUD.

Rien, rien… j’ai passé au travers d’une haie d’épines.

MÉLISANDE.

Baissez un peu la tête, seigneur… Je vais essuyer votre front…

GOLAUD, la repoussant.

Je ne veux pas que tu me touches, entends-tu ? Va-t’en, va-t’en ! — Je ne te parle pas. — Où est mon épée ? — Je venais chercher mon épée…

MÉLISANDE.

Ici ; sur le prie-Dieu.

GOLAUD.

Apporte-la. — À Arkël. On vient encore de trouver un paysan mort de faim, le long de la mer. On dirait qu’ils tiennent tous à mourir sous nos yeux. — À Mélisande. Eh bien, mon épée ? — Pourquoi tremblez-vous ainsi ? — Je ne vais pas vous tuer. Je voulais simplement examiner la lame. Je n’emploie pas l’épée à ces usages. Pourquoi m’examinez-vous comme un pauvre ? — Je ne viens pas vous demander l’aumône. Vous espérez voir quelque chose dans mes yeux, sans que je voie quelque chose dans les vôtres ? — Croyez-vous que je sache quelque chose ? — À Arkël. Voyez-vous ces grands yeux ? — On dirait qu’ils sont fiers d’être riches…

ARKËL.

Je n’y vois qu’une grande innocence…

GOLAUD.

Une grande innocence !… Ils sont plus grands que l’innocence !… Ils sont plus purs que les yeux d’un agneau… Ils donneraient à Dieu des leçons d’innocence ! Une grande innocence ! Écoutez : j’en suis si près que je sens la fraîcheur de leurs cils quand ils clignent ; et cependant, je suis moins loin des grands secrets de l’autre monde que du plus petit secret de ces yeux !… Une grande innocence !… Plus que de l’innocence ! On dirait que les anges du ciel y célèbrent sans cesse un baptême !… Je les connais ces yeux ! Je les ai vus à l’œuvre ! Fermez-les ! Fermez-les ! ou je vais les fermer pour longtemps !… — Ne mettez pas ainsi la main à la gorge ; je dis une chose très simple… Je n’ai pas d’arrière-pensée… Si j’avais une arrière-pensée, pourquoi ne la dirais-je pas ? Ah ! ah ! — ne tâchez pas de fuir ! — Ici ! — Donnez-moi cette main ! — Ah ! vos mains sont trop chaudes… Allez-vous-en ! Votre chair me dégoûte !… Il ne s’agit plus de fuir à présent ! — Il la saisit par les cheveux. — Vous allez me suivre à genoux ! — À genoux ! — À genoux devant moi ! — Ah ! ah ! vos longs cheveux servent enfin à quelque chose !… À droite et puis à gauche ! — À gauche et puis à droite ! — Absalon ! Absalon ! — En avant ! en arrière ! Jusqu’à terre ! jusqu’à terre !… Vous voyez, vous voyez ; je ris déjà comme un vieillard…

ARKËL, accourant.

Golaud !…

GOLAUD, affectant un calme soudain.

Vous ferez comme il vous plaira, voyez-vous. — Je n’attache aucune importance à cela. — Je suis trop vieux ; et puis, je ne suis pas un espion. J’attendrai le hasard ; et alors… Oh ! alors !… simplement parce que c’est l’usage ; simplement parce que c’est l’usage…

Il sort.
ARKËL.

Qu’a-t-il donc ? — Il est ivre ?

MÉLISANDE, en larmes.

Non, non ; mais il ne m’aime plus… Je ne suis pas heureuse !…

ARKËL.

Si j’étais Dieu, j’aurais pitié du cœur des hommes…



Scène II

Une terrasse, dans la brume.

On aperçoit le petit Yniold qui cherche à soulever un quartier de roc.

YNIOLD.

Oh ! Cette pierre est lourde… elle est plus lourde que moi. — Elle est plus lourde que tout le monde. — Elle est plus lourde que tout.

Je vois ma balle d’or entre le rocher et cette méchante pierre, et je ne puis pas y atteindre… Mon petit bras n’est pas assez long — et cette pierre ne veut pas être soulevée… On dirait qu’elle a des racines dans la terre…

On entend au loin les bêlements d’un troupeau.

Oh ! oh ! J’entends pleurer les moutons. — Tiens ! Il n’y a plus de soleil ! — Ils arrivent les petits moutons ; ils arrivent… Il y en a !… Il y en a !… Ils ont eu peur du noir… Ils se serrent. Ils se serrent ! Ils pleurent… et ils vont vite !… Il y en a qui voudraient prendre à droite… Ils voudraient tous aller à droite. Ils ne peuvent pas !… Le berger leur jette de la terre !… Ah ! ah !… Ils vont passer par ici… Je vais les voir de près. — Comme il y en a !… — Maintenant, ils se taisent tous. Berger ? Pourquoi ne parlent-ils plus ?

LE BERGER, qu’on ne voit pas.

Parce que ce n’est pas le chemin de l’étable ! —

YNIOLD.

Où vont-ils ? Berger ? Berger ? Où vont-ils ?… Il ne m’entend plus. Ils sont déjà trop loin… Ils ne font plus de bruit. — Ce n’est pas le chemin de l’étable… Où vont-ils dormir cette nuit ?… Oh ! oh ! il fait trop noir… Je vais dire quelque chose à quelqu’un !

Il sort.


Scène III

Une fontaine dans le parc.
Entre Pelléas.
PELLÉAS.

C’est le dernier soir… le dernier soir… Il faut que tout finisse… J’ai joué comme un enfant autour d’une chose que je ne soupçonnais pas… J’ai joué en rêve autour des pièges de la destinée… Qui est-ce qui m’a réveillé tout à coup ? Je vais fuir en criant de joie et de douleur comme un aveugle qui fuirait l’incendie de sa maison… Je vais lui dire que je vais fuir… Il est tard ; elle ne vient pas… Je ferais mieux de m’en aller sans la revoir… Il faut que je la regarde bien cette fois-ci… Il y a des choses que je ne me rappelle plus… on dirait, par moment, qu’il y a plus de cent ans que je ne l’ai vue… Et je n’ai pas encore regardé son regard… Il ne me reste rien si je m’en vais ainsi. Et tous ces souvenirs… c’est comme si j’emportais un peu d’eau dans un sac de mousseline… Il faut que je la voie une dernière fois, jusqu’au fond de son cœur… Il faut que je lui dise tout ce que je n’ai pas dit…

Entre Mélisande.
MÉLISANDE.

Pelléas ?

PELLÉAS.

Mélisande ! — Est-ce toi, Mélisande ?

MÉLISANDE.

Oui.

PELLÉAS.

Viens ici : ne reste pas au bord du clair de lune. — Viens ici. Nous avons tant de choses à nous dire… Viens ici dans l’ombre du tilleul.

MÉLISANDE.

Laissez-moi dans la clarté…

PELLÉAS.

On pourrait nous voir des fenêtres de la tour. Viens ici ; ici, nous n’avons rien à craindre. — Prends garde ; on pourrait nous voir…

MÉLISANDE.

Je veux qu’on me voie…

PELLÉAS.

Qu’as-tu donc ? — Tu as pu sortir sans qu’on s’en soit aperçu ?

MÉLISANDE.

Oui ; votre frère dormait…

PELLÉAS.

Il est tard. — Dans une heure on fermera les portes. Il faut prendre garde. Pourquoi es-tu venue si tard ?

MÉLISANDE.

Votre frère avait un mauvais rêve. Et puis ma robe s’est accrochée aux clous de la porte. Voyez, elle est déchirée. J’ai perdu tout ce temps et j’ai couru…

PELLÉAS.

Ma pauvre Mélisande !… J’aurais presque peur de te toucher… Tu es encore hors d’haleine comme un oiseau pourchassé… C’est pour moi, pour moi que tu fais tout cela ?… J’entends battre ton cœur comme si c’était le mien… Viens ici… plus près, plus près de moi.

MÉLISANDE.

Pourquoi riez-vous ?

PELLÉAS.

Je ne ris pas ; — ou bien je ris de joie, sans le savoir… Il y aurait plutôt de quoi pleurer…

MÉLISANDE.

Nous sommes venus ici il y a bien longtemps… Je me rappelle.

PELLÉAS.

Oui… Il y a de longs mois. — Alors, je ne savais pas… Sais-tu pourquoi je t’ai demandé de venir ce soir ?

MÉLISANDE.

Non.

PELLÉAS.

C’est peut-être la dernière fois que je te vois… Il faut que je m’en aille pour toujours…

MÉLISANDE.

Pourquoi dis-tu toujours que tu t’en vas ?…

PELLÉAS.

Je dois te dire ce que tu sais déjà ? — Tu ne sais pas ce que je vais te dire ?

MÉLISANDE.

Mais non, mais non ; je ne sais rien…

PELLÉAS.

Tu ne sais pas pourquoi il faut que je m’éloigne. … Il l’embrasse brusquement. Tu ne sais pas que c’est parce que je t’aime…

MÉLISANDE, à voix basse.

Je t’aime aussi…

PELLÉAS.

Oh ! Qu’as-tu dit, Mélisande ! Je ne l’ai presque pas entendu !… On a brisé la glace avec des fers rougis !… Tu dis cela d’une voix qui vient du bout du monde !… Je ne t’ai presque pas entendue… Tu m’aimes ? — Tu m’aimes aussi ?… Depuis quand m’aimes-tu ?

MÉLISANDE.

Depuis toujours… Depuis que je t’ai vu…

PELLÉAS.

Oh ! comme tu dis cela !… On dirait que ta voix a passé sur la mer au printemps !… je ne l’ai jamais entendue jusqu’ici… on dirait qu’il a plu sur mon cœur ! Tu dis cela si franchement !… Comme un ange qu’on interroge !… Je ne puis pas le croire, Mélisande !… Pourquoi m’aimerais-tu ? — Mais pourquoi m’aimes-tu ! — Est-ce vrai ce que tu dis ? — Tu ne me trompes pas ? — Tu ne mens pas un peu, pour me faire sourire ?…

MÉLISANDE.

Non ; je ne mens jamais ; je ne mens qu’à ton frère…

PELLÉAS.

Oh ! comme tu dis cela !… Ta voix ! ta voix… Elle est plus fraîche et plus franche que l’eau !… On dirait de l’eau pure sur mes lèvres !… On dirait de l’eau pure sur mes mains… Donne-moi, donne-moi tes mains… Oh ! tes mains sont petites !… Je ne savais pas que tu étais si belle !… Je n’avais jamais rien vu d’aussi beau, avant toi… J’étais inquiet ; je cherchais partout dans la maison… je cherchais partout dans la campagne… Et je ne trouvais pas la beauté… Et maintenant je t’ai trouvée !… Je t’ai trouvée !… Je ne crois pas qu’il y ait sur la terre une femme plus belle !… Où es-tu ? — Je ne t’entends plus respirer…

MÉLISANDE.

C’est que je te regarde…

PELLÉAS.

Pourquoi me regardes-tu si gravement ! — Nous sommes déjà dans l’ombre. — Il fait trop noir sous cet arbre. Viens dans la lumière. Nous ne pouvons pas voir combien nous sommes heureux. Viens, viens ; il nous reste si peu de temps…

MÉLISANDE.

Non, non ; restons ici… Je suis plus près de toi dans l’obscurité…

PELLÉAS.

Où sont tes yeux ? — Tu ne vas pas me fuir ? — Tu ne songes pas à moi en ce moment.

MÉLISANDE.

Mais si, mais si, je ne songe qu’à toi…

PELLÉAS.

Tu regardais ailleurs…

MÉLISANDE.

Je te voyais ailleurs…

PELLÉAS.

Tu es distraite… Qu’as-tu donc ? — Tu ne me sembles pas heureuse…

MÉLISANDE.

Si, si ; je suis heureuse, mais je suis triste…

PELLÉAS.

Quel est ce bruit ? — On ferme les portes !…

MÉLISANDE.

Oui, on a fermé les portes…

PELLÉAS.

Nous ne pouvons plus entrer ! — Entends-tu les verrous ! — Écoute ! écoute !… les grandes chaînes !… Il est trop tard, il est trop tard !…

MÉLISANDE.

Tant mieux ! tant mieux !

PELLÉAS.

Tu ?… Voilà, voilà !… Ce n’est plus nous qui le voulons !… Tout est perdu, tout est sauvé ! tout est sauvé ce soir ! — Viens ! viens… Mon cœur bat comme un fou jusqu’au fond de ma gorge… Il l’enlace. Écoute ! mon cœur est sur le point de m’étrangler… Viens ! viens !… Ah ! qu’il fait beau dans les ténèbres !…

MÉLISANDE.

Il y a quelqu’un derrière nous !…

PELLÉAS.

Je ne vois personne…

MÉLISANDE.

J’ai entendu du bruit…

PELLÉAS.

Je n’entends que ton cœur dans l’obscurité…

MÉLISANDE.

J’ai entendu craquer les feuilles mortes…

PELLÉAS.

C’est le vent qui s’est tu tout à coup… Il est tombé pendant que nous nous embrassions…

MÉLISANDE.

Comme nos ombres sont grandes ce soir !…

PELLÉAS.

Elles s’enlacent jusqu’au fond du jardin… Oh ! qu’elles s’embrassent loin de nous !… Regarde ! Regarde !…

MÉLISANDE, d’une voix étouffée.

A-a-h ! — Il est derrière un arbre !

PELLÉAS.

Qui ?

MÉLISANDE.

Golaud !

PELLÉAS.

Golaud ? — où donc ? — je ne vois rien…

MÉLISANDE.

Là… au bout de nos ombres…

PELLÉAS.

Oui, oui ; je l’ai vu… Ne nous retournons pas brusquement…

MÉLISANDE.

Il a son épée…

PELLÉAS.

Je n’ai pas la mienne…

MÉLISANDE.

Il a vu que nous nous embrassions…

PELLÉAS.

Il ne sait pas que nous l’avons vu… Ne bouge pas ; ne tourne pas la tête… Il se précipiterait… Il nous observe… Il est encore immobile… Va-t’en, va-t’en tout de suite par ici… Je l’attendrai… Je l’arrêterai…

MÉLISANDE.

Non, non, non !…

PELLÉAS.

Va-t’en ! va-t’en ! Il a tout vu !… Il nous tuera !…

MÉLISANDE.

Tant mieux ! tant mieux ! tant mieux !…

PELLÉAS.

Il vient ! il vient !… Ta bouche !… Ta bouche !…

MÉLISANDE.

Oui !… Oui !… Oui !…

Ils s’embrassent éperdûment
PELLÉAS.

Oh ! oh ! Toutes les étoiles tombent !…

MÉLISANDE.

Sur moi aussi ! sur moi aussi !…

PELLÉAS.

Toutes ! toutes ! toutes !…

Golaud se précipite sur eux l’épée à la main, et frappe Pelléas, qui tombe au bord de la fontaine. Mélisande fuit épouvantée.
MÉLISANDE, fuyant.

Oh ! oh ! Je n’ai pas de courage !… Je n’ai pas de courage !…

Golaud la poursuit à travers le bois, en silence.