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DIENNÉ

À leur pied, on distingue maintenant un port où dorment de grandes embarcations ne ressemblant en rien aux habituelles pirogues, de dimensions grandes et inconnues — comme la cité qui les abrite.

Dès que l’on a escaladé les berges et franchi les murailles, la surprise première prend une forme définitive : l’esprit subit une réelle déroute, de plus en plus désorienté par la nouveauté et l’étrangeté de la ville intérieure aussi.

LES GRANDES EMBARCATIONS DU DIENNÉ.


Véritablement, on se demande où l’on est. L’ange d’Habacuc vous aurait-il instantanément transporté à mille lieues du Soudan ? Car ce n’est pas au pays des huttes éternellement semblables en leur simplicité enfantine, que l’on peut s’attendre, tout à coup au spectacle d’une vraie ville.

Oui, une ville, au sens européen du mot, et non plus ces agglomérations désordonnées de cases qu’en ces pays nous désignons sous ce nom, lorsqu’elles sont en grand nombre.

Voici des maisons véritables et non ces abris primitifs, rez-de-chaussée de murs en carré ou en rond, couronnés de toitures plates ou en entonnoir renversé.