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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

partout ailleurs, les qualités et les caractéristiques apportées du pays natal pouvaient atteindre leur complet épanouissement. Tel un arbre transplanté, lorsqu’il retrouve le climat et le sol accoutumés.

Quoi de plus concordant, en effet, qu’une vaste plaine, périodiquement inondée à profusion par les crues combinées du Niger et de son formidable affluent, le Bani, lequel offre des profondeurs de 7 à 8 mètres, sur des largeurs qui en atteignent 150 ! Les deux fleuves marchent, dans le Dienneri, au-devant l’un de l’autre, gonflés d’eaux recueillies sur des centaines de kilomètres. Le pays est coupé de nombreux canaux naturels où marigots qui permettent la diffusion aisée de ces énormes masses liquides à travers les terres, et réunissent un fleuve à l’autre bien avant leur confluent.

CARTE DU DIENNERI.

Le plus important et le plus curieux de ces canaux est celui de Kouakourou qui mène à Dienné. Il présente la bizarrerie d’un cours d’eau coulant alternativement dans un sens et dans l’autre. De juillet à novembre, le courant va du Bani au Niger, les quatre mois suivants il coule du Niger au Bani et