C’est sur cette île que s’élève Dienné.
Fut-ce le hasard, fut-ce là recherche et l’intention qui incitèrent les premiers Songhoïs à établir sur ce point la ville frontière de leur empire ? N’importe, il faut convenir qu’à tous égards, l’inspiration ou le choix fut merveilleux.
Avant tout, la position était inexpugnable. Venail-on l’attaquer aux eaux basses, quand sa ceinture aquatique était guéable en certains points, des berges de 5 à 10 mètres couronnées de murailles de 3 à 5. mètres présentaient un escarpement infranchissable. Aux hautes eaux, il fallait à l’ennemi un outillage de guerre spécial, inaccoutumé, inconnu — pour
le moins tout l’appareil de nos pontonniers. Et l’eût-il eu,
qu’il se trouvait encore en face de hautes murailles dans lesquelles le
canon seul peut faire des brèches. Prendre la ville
par la famine ? par un siège ? Avec l’abondance des doubles
récoltes du Diennieri, la famine avait à attendre deux années
au moins. Pour un siège, une armée formidable était nécessaire
afin d’établir le blocus et sur terre et sur eau. Or nous