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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

« Étant devenu musulman, Koumbourou fit démolir son palais et élever, sur l’emplacement même, une mosquée. Il en vit l’achèvement, mais c’est son successeur qui l’entoura de murs. »

Le zèle de ce néophyte nous a donc privés de l’aspect d’un ancien palais songhoï. Le fait est d’autant plus regrettable que les diverses chroniques soudanaises ne nous donnent aucune description compensatrice. Toutefois le temple qu’il éleva au dieu nouveau, atténue ces regrets, offrant à l’étude un puissant intérêt. La grande mosquée de Dienné fut longtemps fameuse dans la vallée du Niger. Elle y était même réputée plus belle que la kasbah de La Mecque !

C’était un énorme bloc, strictement carré, dont les côtés mesuraient 56 mètres de longueur et une hauteur de 11 mètres. Sur chaque façade, en même temps que les habituelles appliques pylôniques, étaient répartis symétriquement trois groupes de contreforts, comprenant chacun trois fortes arêtes d’une saillie de 3 mètres à la base, qui montaient en s’effilant. Les murailles étaient couronnées de créneaux triangulaires, auxquels s’entremêlaient les terminaisons des arêtes, semblables de forme, mais plus hautes.

Chaque façade s’orientait sur l’un des points cardinaux. Elles n’étaient pas tout à fait semblables entre elles.

Les façades nord et sud montraient pareillement deux rangées de fenêtres et de portes.

À l’est, la facade sacrée qui regardait la Mecque se présentait en muraille aveugle, sans portes ni fenêtres, et se contentait d’appliques pylôniques et de trois groupes de contreforts. De même la façade ouest était pleine, sauf une porte.

Les deux rangées de fenêtres induisent à croire que l’intérieur de l’édifice comportait deux étages. Il n’en était rien. Les fenêtres éclairaient une galerie fermée (2 m. 50 de large sur 10 mètres de haut) qui courait autour du carré.