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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

Aussi ne tarda-t-elle pas à devenir le terminus commun de toutes les routes du Sahara.

Tombouctou est donc un port aux docks bondés, sur les rives d’un opulent continent : devant lui s’étale la mer des sables sur laquelle vont et viennent ces flottes de commerce du Désert, les caravanes.


Le commerce du Nord et l’organisation des caravanes reposent sur ces tribus maures et arabes qui vivent sur les confins du Sahara. Les pays à travers lesquels elles déplacent leurs tentes ne permettent point la culture. En revanche, ils favorisent l’élevage d’innombrables chameaux. Pour se procurer des céréales et des vêtements, les nomades offrent leurs précieuses bêtes en location aux commerçants barbaresques[1]. Tels sont les entrepreneurs de transport, les voituriers du Sahara.

Le Maroc ést devenu le principal client de Tombouctou comme le pays le plus rapproché du Soudan et, par suite de la conquête aussi : Tendouf, Souéra (Mogador), Marrakech, Fez, le Tafilalet, sont les points de départ de ses caravanes. Au second rang vient l’Algérie : ses relations cependant ne sont pas directes ; elles ont lieu par l’intermédiaire du Touat. De même Tunis et Tripoli commercent avec Tombouctou par l’intermédiaire de Ghadamès.

En quittant les pays de la côte, les caravanes prennent le chargement suivant : avant tout des étoffes, de fabrication européenne en majeure partie. La cotonnade bleu-indigo dite guinée constitue le fond des importations de tissus, comme partout en Afrique. Elle vaut, à Tombouctou, de 15 à 25 francs la pièce, contre 7 au Sénégal. Le calicot blanc vient ensuite comme nombre. Parmi les tissus de luxe, quelques soicries ;

  1. Une charge de chameau coûte de 40 à 50 francs de transport du Maroc à Tombouctou : les négociants louent de 30 à 40 chameaux.