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LE NIGER

le rivage mis à découvert. Devant Ségou, des bancs d’huîtres percent la surface des eaux.

Telle la décrue. Quant à la crue, ses effets sont tout à fait originaux au delà du lac Debo. Avant d’y arriver, à Mopti, le fleuve s’est uni au Bani, un affluent pour le moins aussi considérable que lui-même, d’aucuns le prétendent même plus important. Vers décembre, c’est une masse d’eau énorme qui se rue vers le nord. Des plaines entières en sont
navigation à travers l’océan de verdures.
hautement couvertes. À droite du lac Debo, toute une région immense, à laquelle on a accès par le petit bras de Kolikoli, devient le fief du Niger.

La plus curieuse des surprises y attend le navigateur : il va voguer maintenant sur un océan de verdures. Que vous semble de ce régal, yachtsmen, mes somptueux confrères ? Singulier élément, en vérité, qui n’est ni la terre, ni l’eau, mais l’un et l’autre à la fois, sans être cependant le marécage : la brise, en passant, n’y soulève aucune odeur fétide,