Page:Le Tour du monde - 08.djvu/400

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envoyai ma balle derrière l’épaule, en me jetant de côté ; il passa, et je le perdis de vue pendant que je rechargeai. Suivant ses traces au galop, je me retrouvai en face de lui au détour d’un chemin, où il faillit me saisir avant que je l’eusse aperçu. Il n’attendait, fondit sur moi en criant avec fureur. Mon cheval pirouetta et s’enfuit, mes deux éperons dans les flancs, m’ayant sur le cou, et la trompe de l’éléphant sur la croupe. Nous traversâmes un hallier que de sang-froid j’aurais déclaré impénétrable, mais d’où je ne sortis pas sans blessures ; j’ai les mains affreusement labourées, et mon pantalon, bien qu’en peau de chèvre, est littéralement en pièces. L’éléphant reçut encore deux balles et n’en fut pas moins perdu ; jamais les chiens ne voulurent aller à sa poursuite.

Baldwin.
Il fondit sur moi. — Dessin de Janet-Lange d’après Baldwin.

(La fin à la prochaine livraison.)