RELATION DE VOYAGE DE SHANG-HAÏ À MOSCOU,
PAR PÉKIN, LA MONGOLIE ET LA RUSSIE ASIATIQUE,
DE TCHANG-PING-TCHEOU À SUAN-HOA-FOU (Suite).
Ce fut à la bifurcation du chemin qui mène à la sépulture des Mings et de la grande route du nord, que M. Trèves et l’interprète de la légation française se séparèrent des voyageurs pour retourner par Tchang-ping-tcheou à Pékin.
Il fallut aussi renoncer aux excellents chevaux anglais dont on s’était servi jusque-là ; ils furent remis à un palefrenier chinois, sous la surveillance des deux gendarmes français qui avaient forcé l’escorte d’honneur des voyageurs pendant les deux premières journées. Le mandarin les fit remplacer par d’affreux chevaux chinois qui font le service des postes.
Ces chevaux sont mal nourris, décharnés, couverts de plaies (personne ne prend la peine de les panser), mais ils ont le pied sûr et supportent la fatigue d’une manière étonnante.
En passant le défilé de Tcha-tao le lendemain, on ne put que se féliciter d’avoir changé de montures ; car des chevaux européens n’auraient certainement pas pu franchir ce dangereux passage sans se casser les jambes.
- ↑ Suite. — Voy. t. IX, p. 81, 97, 113 ; t. X, p. 33, 49, 65, 81, 97 et 289.