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pieux, cachant vos bonnes œuvres et montrant vos péchés ! » — Les bonzes instituèrent des processions de pénitents.

La mansuétude était l’un des traits dominants du caractère de Sâkyamouni. Sa pitié s’étendait à tous les êtres de la création.

Quand sa doctrine se répandit parmi les Japonais, ceux-ci se faisaient déjà une loi de ne manger de la chair d’aucun animal domestique : cet usage avait, entre autres effets économiques, l’avantage de prévenir le renchérissement du buffle, qui, dans les pays de rizières, est absolument indispensable aux plus pauvres cultivateurs.

Bientôt certaines sectes bouddhistes allèrent jusqu’à proscrire toute autre nourriture que les aliments tirés du règne végétal.

Sâkyamouni recommandait de s’abstenir non seulement du mensonge et des propos nuisibles, mais encore de toute parole oiseuse. — Le silence fut mis au nombre des vœux monastiques.

Le bêto Faxiba. — Dessin de A. de Neuville d’après une gravure japonaise.

De même l’abnégation, la pureté des mœurs, la patience, la persévérance, se traduisirent en ordonnances réglant, dans les plus minutieux détails, le costume, la nourriture, l’emploi des heures du jour et de la nuit, des diverses communautés de conventuels.

Parce que le Bouddha s’était montré infatigable à solliciter la commisération des riches en faveur de toutes les infortunes, on organisa des confréries de moines mendiants.

Parce qu’il avait déclaré qu’on le trouverait non moins bien disposé envers les hommes méprisés de la société qu’envers ceux que l’on respecte, et qu’il exposerait la loi aux ignorants comme aux savants, l’on fit de l’ignorance une vertu cardinale.

Tandis que chez le réformateur indou la connaissance s’alliait à la foi, cette dernière vertu, au jugement des bonzes, dispensa de toutes les autres.

Réfectoire d’une bonzerie. — Dessin de Émile Bayard d’après une gravure japonaise.

« À l’exception de la secte Sen-Sjou, » écrit un auteur japonais, « nos bonzes tendent à maintenir le peu-