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vingt-cinq individus des deux sexes y vivent et y multiplient sous l’œil soupçonneux d’un alcade, que, par flatterie autant que par frayeur, ils qualifient de corrégidor.

De 1791 à 1817, ce village-mission qui n’est aujourd’hui qu’un maigre comptoir, exista dans l’intérieur des terres. Sa population tout entière se composait d’individus de la nation Iquito. Une commotion des volcans de Pasto ayant tari les sources qui fournissaient aux néophytes l’eau nécessaire à leur consommation, ceux-ci menacés de mourir de soif, abandonnèrent leur village et vinrent s’établir au bord de l’Amazone. Là leur rapprochement des castes riveraines et le contact qui s’ensuivit, altérèrent bientôt la pureté de race que jusqu’alors ils avaient conservée. Depuis 1817 que la chose a eu lieu, les Iquitos ont si bien fusionné avec les Omaguas-Cocamas leurs voisins de droite et les Ticunas, leurs voisins de gauche, qu’on peut dire sans exagération des habitants du village actuel, qu’ils résument en eux quatre castes distinctes.

Indien Iquito.

Sur les trente-deux huttes que compte le village et qui y forment, comme nous l’avons dit, deux quartiers distincts, dix-neuf sont affectées à la population indigène. Les treize autres sont habitées par de pauvres métis d’Indiens et d’Espagnols que les Huambisis de la rivière Pastaza chassèrent il y a quelques années des villages de Borja et de La Barranca, après avoir pillé et brûlé leurs demeures.

Paul Marcoy.

(La suite à la prochaine livraison.)