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Le pape donnant audience dans la salle du Trône. — Dessin de H. Clerget d’après une photographie.


grande fête des jours saints. Le temps nécessaire à ma toilette et à un léger déjeuner firent que j’arrivai seulement à Saint-Pierre vers 7 heures ; j’avais compté sans l’acharnement des dames, et je ne vis rien de l’entrée ; toutes étaient installées dans les tribunes de la Basilique. J’ai appris depuis qu’avant 5 heures, la queue s’était déjà établie sous le vestibule de Saint-Pierre, et, uniquement formée de dames en grande toilette noire, avait attendu patiemment l’ouverture des portes. À cet heureux moment les dames s’élancèrent, et toutes, s’aidant ou luttant entre elles selon leurs sympathies ou leurs répulsions pour leurs voisines, remplirent en un moment les tribunes qui sont de chaque côté de la Confession ; les huissiers, méconnus, durent se résigner à les aider complaisamment à gravir les gradins au lieu de chercher à opposer une barrière impossible à leur pétulance. Mais toutes ne purent trouver place sur les grandes estrades, et un grand nombre d’infortunées durent rester debout, au-dessous de leurs heureuses compagnes ; il faut noter qu’au moment de l’ouverture il était 6 heures du matin, et que ces dames avaient maintenant à rester encore debout jusqu’à la fin de le messe, c’est-à-dire vers midi ou midi et demi. Quelques-unes plus heureuses que d’autres, possédaient des billets de la tribune militaire française où l’on pouvait disposer de quatre-vingts places environ. Le privilége cessant avec l’occupation de Rome, les dames françaises, qui assisteront désormais aux cérémonies de la Semaine sainte, seront au désespoir de la disparition de cette tribune dont les officiers répartissaient les billets autant que possible parmi les Françaises en résidence à Rome ; il est vrai que cette tribune est excellente ;