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paraît chaque jour à Séoul. Pendant longtemps il fut imprimé, mais on ne le publie plus maintenant qu’à l’état manuscrit. Je donne ici un extrait des numéros du 5 et 6 octobre 1888.

« L’assistant compositeur de l’académie de la haute littérature Ming-Tchong-Sik, ayant refusé sa charge pour la première fois, le roi lui a donné congé.

— Le directeur du bureau des historiographes Y-Youn-Sing, ayant refusé sa charge pour la troisième fois, le roi lui a changé sa charge.

— Le Ministère des rites a fait un rapport au roi où il est dit : Quand on adressera des félicitations à la reine lors de l’anniversaire de sa naissance, le 25 de cette lune, nous voulons faire les félicitations comme par le passé. Qu’en pensez-vous ? Réponse du roi : Il vaut mieux n’en point faire.

— Au jour susdit le prince héritier félicitera-t-il la reine ?

— Décret : Il vaut mieux qu’il ne le fasse pas.

— La haute cour de justice a fait un rapport au roi où il est dit : Nous avons arrêté You-Tehin-Pil et Tchong-Ym-Siang.

— Décret : Nommez le sous-secrétaire du bureau chargé des rapports directs avec la cour de Pékin Youn-Kiong-Tchou, comme secrétaire de première classe du bureau des censeurs. »

Palais de la reine (voy. p. 303). — Gravure de Privat, d’après une photographie.

Ainsi chaque soir je complétais mes observations de la journée par une multitude de renseignements que me donnaient mes très aimables hôtes.

C’est que M. Collin de Plancy est bien l’homme le plus aimable et l’ami le plus dévoué que je connaisse, Car son cœur a toutes les délicatesses, et son esprit est des plus distingués. C’est certainement, parmi les nombreux diplomates que j’ai eu l’honneur de connaître dans mes voyages, un de nos agents les plus remarquables. J’ai eu l’avantage, durant mon séjour chez lui, d’assister à quelques-uns des incidents politiques qui surgissent souvent dans ces pays neufs, et j’ai toujours trouvé chez notre représentant une justesse de coup d’œil, une rapidité d’exécution, et une sûreté de main qui lui font le plus grand honneur. Nul mieux que lui ne sait asseoir avec plus de gracieuse droiture la partie adverse sur le fagot d’épines, et je dois ajouter qu’il est admirablement secondé par son chancelier, M. Guérin. Telle fut, grâce à ces excellents amis, la charmante organisation de ma vie à Séoul.


Charles Varat.


(La suite à la prochaine livraison.)