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CHAPITRE XVI

Suggestibilité des graphologues.

Les pièges que je leur ai tendus.

Jusqu’à quel point les graphologues sont-ils certains des diagnostics qu’ils ont portés ? Il m’a semblé que la mesure, même approximative, de leur certitude, pouvait être intéressante pour notre étude.

Voici à peu près la question que je me suis posée : est-ce que les graphologues se contentent d’un petit jeu de devinette ? Est-ce qu’ils se décident d’après des impressions subjectives si hasardeuses que la moindre contradiction leur fera abandonner leur opinion première ? Ou bien ont-ils assez de confiance dans leurs procédés pour résister aux critiques, et même à l’affirmation qu’ils sont dans l’erreur ?

J’ai choisi quatre de mes meilleurs collaborateurs : M. Crépieux-Jamin, deux autres que je ne nommerai pas, pour des raisons qu’on comprendra tout à l’heure, et M. Paulhan ; je leur ai écrit à tous la même lettre de mensonges ; je leur déclarais que pour tels et tels couples d’écritures qu’ils avaient étudiés, ils s’étaient complètement fourvoyés ; et j’ajoutais qu’ils seraient bien aimables de rechercher par un nouvel examen des documents, à qui la faute était imputable, à eux ou à la graphologie.

Parmi ces documents, il y en avait deux qui avaient réellement occasionné des erreurs ; les deux autres avaient été interprétés exactement.

Les réponses ont été bien curieuses.

M. Crépieux-Jamin ne fait aucune difficulté pour recon-