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aux commentaires rappelant les exploits surchauffés de « l’Enfant de la Balle » avait succédé, dans Paris, l’abattement de la défaite.

Les nouvelles étaient désastreuses ; les dépêches se succédaient lamentables, et la souffrance était d’autant plus cuisante que Bismarck, jouant avec la population parisienne comme le chat avec la souris, nous avait leurrés de folles et mensongères dépêches.

Je me souviens encore de l’effet produit en Bourse par ces nouvelles éclatant comme un clairon de victoire : « L’armée prussienne est défaite. Nous avons pris 50 canons, 40 drapeaux, 20 000 prisonniers, dont le Prince Frédérick-Charles ». La foule, ivre de joie, se ruait sur les boulevards, les drapeaux surgissaient de toutes parts, arborant aux fenêtres et aux balcons, en plis fulgurants, les couleurs victorieuses.

Marie Sasse et madame Gueymard, de