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Depuis la prise de Danjoutin et celle de Pérouse, de nouvelles batteries avaient ouvert leurs feux et le fort n’était vraiment plus tenable.

Le capitaine Duplessis, légèrement blessé, avait laissé son commandement au lieutenant Wahl qui était un inconnu pour moi.

Mes camarades me racontaient qu’il avait produit une fâcheuse impression. À peine arrivé, il s’était terré dans sa casemate et on ne l’avait plus revu. Rien n’était assez puissant pour l’en faire sortir, pas même les motifs auxquels nul ne résiste : le passage de son ordonnance, avec une pelle non parfumée à travers notre casemate, en témoignait sans conteste.

Cependant, ce lieutenant qui donnait ainsi prise à de fâcheux commentaires, allait faire preuve de courage et d’habileté. Il sauva le fort des Perches par un coup de merveilleuse audace.