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proche s’exécutaient contre les Perches, et notre malheureux fort était dans un tel état qu’il était impossible de s’y maintenir. Ah ! les Prussiens n’avaient qu’à se présenter, nul ne leur en défendrait l’entrée. Nos principaux forts, la Justice et la Miotte, ne répondaient plus.

Enfin, le 3 Février, nous reçûmes l’ordre de déménager le matériel. Le 4, le 5, on rappela successivement quelques hommes et, le 7, ma compagnie rentrait la dernière en ville, escortant ce que nous avions pu emporter de nos canons.

Le lendemain, nous vîmes le drapeau allemand flotter sur ce fort où nos cœurs avaient tant battu, que nous aimions et dont l’abandon nous avait causé un si cruel déchirement.