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73 nuits, nous laissait inquiets. Il nous manquait quelque chose.


J’allai voir mes bons amis Anselme.

Pauvres gens, dans quelle détresse morale je les trouvai ! Les trois étages de leur maison écroulés, leurs meubles brisés, la

    dire qu’il était prêt à obéir aux instructions du Gouvernement français et à lui remettre la place. La reddition de Belfort était la conséquence non d’une capitulation, mais d’une convention motivée par des considérations puissantes librement consenties par des parties qui restaient en dehors des grands événements accomplis en France et qui devaient avoir pour base de leur transaction la bonne foi et l’équité. Le Gouverneur de Belfort exigea que les troupes allemandes ne se trouvassent pas sur le chemin de la garnison de Belfort. Les sentinelles furent relevées, le 18 février à midi, après le départ de la dernière colonne, et c’est un enfant de Mulhouse, Gustave Merklen, sous-officier du génie (qui si souvent se distingua pendant ce long siège) qui quitta le dernier la place avec le poste du fort de la Justice. Denfert-Rochereau n’a pas capitulé et c’est à lui que la France doit d’avoir conservé Belfort. Recevez, etc.

    A. Hænsler,
    ex-sous-officier du génie à Belfort.