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lieu de nous, devant l’État-Major prussien rangé près de la porte de France et qui nous suivait d’un regard indéfinissable.

Un colonel vint se mettre à notre tête.

Un colonel ! Nous avions un colonel ? C’était bien à nous, ce colonel ? Nous n’en avions jamais entendu parler ! D’où sortait-il ?… La réponse bien connue suivait cette question :

— De sa casemate !

Il s’appelait le colonel Marty.

Avec la commandature prussienne on avait réglé le service des étapes qui devaient être courtes en raison de la faiblesse des hommes anémiés par les souffrances de ce long siège. En effet, la première fut courte : 12 kilomètres. La seconde encore plus : 8 kilomètres jusqu’à Audincourt où nous eûmes séjour, c’est-à-dire 48 heures de repos[1]. Repos relatif, à dire vrai, car

  1. Nous sûmes ensuite que cette brièveté des étapes avait été combinée pour laisser au colonel Denfert le