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vers deux heures de l’après-midi, alors que nous étions à moitié morts de fatigue et de faim, que nous vîmes apparaître les hôtes de Monsieur le maire.

Nos officiers descendirent sur les rangs, pendant que quelques dames, du haut du perron, contemplaient le spectacle.

Le colonel arrivait avec des intentions évidemment hostiles. Il commença par interpeller le lieutenant Wahl qui était en vareuse.

— Pourquoi cette tenue, lieutenant ? On vous la tolérait en temps de guerre. Aujourd’hui, elle n’est plus de mise. Vous serez puni de huit jours d’arrêts.

— Mon Colonel, je dois vous dire que, après l’assaut des Perches, j’ai été envoyé à Bellevue où nous avons été attaqués par des forces supérieures et, dans cette affaire, nous laissâmes tous nos bagages.

Le Colonel proféra un sourd grognement et, avisant un soldat dont les vêtements