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l’atelier bien triste. Georges avait perdu son entrain, et son esprit s’était détourné de la chanson ou du vaudeville. Leurs nouvelles, à tous deux, ne m’arrivaient plus qu’à de longs intervalles.

Dans ses lettres, Leroux se plaignait d’avoir, comme à Belfort, froid dans les os ; Georges attrapait bronchites sur bronchites… L’odieuse guerre qui semblait nous avoir épargnés, insensiblement achevait son œuvre et m’enlevait, avant que j’aie pu les embrasser une dernière fois, les amis si chers avec qui, sans jamais un désaccord, nous avions vécu la même vie, partagé les mêmes enthousiasmes, souffert des mêmes déceptions et dont la tendre et solide affection m’avait été un si grand réconfort aux heures de désespérance.


FIN