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généraux, dont bénéficient toutes les entreprises industrielles, et une série d’avantages spéciaux, dont bénéficient seulement certaines industries nominativement désignées : ce sont celles dont la création ou le développement ont paru au gouvernement particulièrement nécessaires. En outre, la Bulgarie a arrêté le programme d’un nouveau tarif douanier qui a servi de base à ses négociations commerciales avec les États européens. Il est très étroitement protecteur ; il ne se contente pas de frapper de droits très élevés les produits que la Bulgarie peut fabriquer elle-même, ou dont elle souhaite de promouvoir la fabrication, mais il atteint même les articles que la Principauté est dans l’impossibilité de produire, tels que les articles de luxe, les machines, les soieries. L’importation française s’est trouvée, de ce fait, l’une des plus atteintes. Les droits, d’ailleurs, sont si élevés qu’ils ne jouent pas. La population, où les grosses fortunes sont rares, préfère se passer des articles qui sont frappés de ces droits exorbitans et ainsi se trouvent entravés le développement du luxe, du bien-être, raffinement des mœurs, l’usage même de certains articles considérés en Occident comme de première nécessité. Il est à souhaiter que le nouveau ministère se rende compte que le but a été dépassé et apporte quelques amendemens aux rigueurs de ses tarifs douaniers.

Le commerce bulgare, — dont nous ne pouvons ici qu’esquisser la physionomie générale, — consiste tout naturellement en une exportation de produits agricoles qui varie avec la récolte, et en une importation d’objets manufacturés et de matières premières destinées à l’industrie. Le mouvement général des affaires a dépassé, en 1904, 288 millions de francs et, depuis 1901, période de bonnes récoltes, les exportations l’emportent considérablement sur les importations. Dans les premières années de l’indépendance, alors que les chemins de fer n’étaient pas encore construits, le commerce se faisait uniquement par eau, soit par la Mer-Noire, soit surtout par le Danube ; presque toute l’importation venait d’Autriche-Hongrie et presque toute l’exportation se dirigeait vers la Turquie. Depuis, ces deux pays ont respectivement conservé le premier rang, mais la part des autres nations s’est considérablement accrue. Il est curieux de constater que les échanges entre la Russie et la Bulgarie, malgré leurs affinités politiques, sont très restreints.

Le gouvernement a beaucoup fait pour l’essor du commerce