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MAROUSSIA.

— Je resterai, » répondit Maroussia.

Et elle pensait : « Ce sont des amis auxquels il a donné des ordres ou des indications pour le reste de nos hommes fugitifs et traqués comme nous. C’est pour les sauver, pour les guider ou pour les rassembler encore. »

Le grand ami avait écarté les branches, il allait se frayer passage dans le taillis ; mais une idée lui prit, il se retourna ; il voulait regarder une fois encore son brave petit camarade.

« Surtout pas de tristes pensées, lui dit-il ; que rien ne t’abatte aujourd’hui ni jamais.

— Non, je ne serai pas triste, répondit Maroussia. Je serai ferme. Sois donc tranquille, je pourrais tout faire, même mourir sans tristesse, à présent. »

Ils échangèrent un dernier regard tout rempli de leur mutuelle tendresse, et le grand ami disparut dans la profondeur du feuillage.