Dictionnaire classique de l'antiquité sacrée et profane/Anneau

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Dictionnaire classique de l'antiquité sacrée et profane, tome 1
Librairie Classique-élémentaire de Belin-Mandar (p. 69-70).
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ANNEAU

ANNEAU, sorte d’ornement en usage dans la plus haute antiquité, et qui passa des Grecs aux Romains. Les premiers anneaux étaient de fer : dans la suite on en fit d’argent et d’or, et le luxe les enrichit des pierreries les plus précieuses. L’anneau servait à plusieurs usages :

1o Il distinguait les différens ordres des citoyens. Dans les premiers temps de la république les sénateurs étaient les seuls qui eussent le droit de porter l’anneau d’or : bientôt ce droit s’étendit aux chevaliers, puis à toutes les autres classes, et enfin il ne fut plus une distinction. Cependant l’anneau de fer demeura toujours la marque caractéristique des esclaves. On obligeait le triomphateur à déposer l’anneau d’or le jour de son triomphe, et à le remplacer par celui de fer.

2o On l’employait à cacheter les lettres, les contrats, etc. Cette espèce d’anneau se nommait annulus sigillarius.

3o Le mari le donnait à son épouse le jour des fiançailles, comme le gage de l’union qu’ils allaient contracter. On nommait cet anneau annulus nuptialis ou sponsalitius.

4o Le mourant le laissait à celui qu’il voulait désigner pour son héritier ou son successeur. C’est ainsi qu’après la mort d’Alexandre, Perdiccas prétendit que le prince expirant l’avait institué son successeur en lui remettant son anneau.

5o Enfin il y avait des anneaux inventés par la superstition et auxquels on supposait des vertus merveilleuses C’est ce que les Grecs appelaient pharmacises, les Arabes talismans, et les peuples modernes anneaux enchantés. On y gravait des caractères magiques, et ceux qui les portaient se croyaient à l’abri de tout danger.