Mémoires extraits des recueils de l’Académie royale de Berlin/Méthode générale pour intégrer les équations aux différences partielles du premier ordre, lorsque ces différences ne sont que linéaires

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MÉTHODE GÉNÉRALE
POUR INTÉGRER
LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES
DU PREMIER ORDRE,
LORSQUE CES DIFFÉRENCES NE SONT QUE LINÉAIRES.


(Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin
, année 1785.)


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Si la naissance du Calcul intégral appartient au siècle dernier, il y a une branche importante de ce Calcul qui n’a été inventée qu’au milieu de celui-ci ; c’est celle qui concerne les équations aux différences partielles, c’est-à-dire ces équations qui contiennent les différentielles d’une fonction de plusieurs variables, prises relativement à chacune de ces variables en particulier.

Tous les Problèmes de Géométrie où l’on considère des surfaces, et tous ceux de Mécanique où l’on considère des corps ou flexibles ou fluides, dépendent de la Théorie de ces équations. Les solutions qu’on peut trouver indépendamment de cette Théorie sont nécessairement incomplètes ou hypothétiques ; et, si l’on est souvent obligé de se contenter de ces solutions limitées, c’est faute de pouvoir intégrer les équations aux différences partielles dans lesquelles les solutions rigoureuses et générales sont renfermées.

La plupart des recherches analytiques qu’on a faites depuis vingt ans ont eu pour objet l’intégration de ce genre d’équations ; et elles ont produit différentes méthodes plus ou moins générales et plus ou moins utiles. Une des plus étendues et des plus simples tout à la fois est, je crois, celle que j’ai donnée dans les Mémoires de l’Académie pour l’année 1779[1], et qui apprend à intégrer toutes les équations aux différences partielles du premier ordre, dans lesquelles ces différences ne paraissent que sous la forme linéaire. Mais, comme cette méthode n’y est exposée qu’en passant et presque sans démonstration, j’ai cru qu’il serait avantageux aux progrès du Calcul intégral de la présenter de nouveau de la manière la plus directe et avec toute la généralité dont elle est susceptible. C’est l’objet de ce Mémoire, qui contiendra aussi de nouvelles recherches sur le Problème des trajectoires.

1. On appelle différences partielles celles qui résultent de la différentiation d’une fonction de plusieurs variables, en y faisant varier chacune des variables à part. Ainsi, regardant comme une fonction des variables la différentielle complète sera de la forme

et les différents termes de cette différentielle seront les différences partielles de du premier ordre. On a coutume de représenter les coefficients des différences dans la différentielle de par de sorte que l’expression complète de sera

Si donc on a une équation entre

ce sera une équation aux différences partielles du premier ordre ; et, si

cette équation ne contient que les premières dimensions des quantités en sorte qu’elle soit représentée ainsi

les quantités étant des fonctions quelconques de on aura la forme générale des équations intégrables par la méthode que nous allons exposer.

2. Supposons d’abord que l’équation ne contienne que trois variables dont la première soit regardée comme une fonction des deux autres ; en employant pour plus de simplicité les quantités et à la place de et on aura donc cette équation

dans laquelle seront des fonctions quelconques de

Or les quantités et doivent satisfaire à l’équation différentielle

par conséquent il faudra qu’en éliminant, par le moyen de l’équation donnée entre et l’une de ces inconnues, l’autre soit telle, que l’équation différentielle dont il s’agit puisse venir de la différentiation d’une équation finie ; et cette équation finie donnera alors la valeur de en fonction de et

Mais, sans employer l’élimination, on obtiendra le même but d’une manière plus simple en multipliant ensemble les deux équations

car on aura ainsi

ou bien

équation qui étant divisée par ne contiendra plus qu’une seule inconnue

3. Je suppose maintenant

j’ai deux équations différentielles du premier ordre entre les trois variables et les intégrales complètes de ces équations contiendront deux constantes arbitraires et en sorte qu’on aura

et étant des fonctions données des trois variables Ainsi, en différentiant et regardant et comme variables, on aura

Mais, puisque

sont les intégrales des équations

et étant les constantes arbitraires, il faudra que ces équations coïncident avec les précédentes en y faisant

par conséquent il faudra qu’en substituant pour et leurs valeurs tirées des mêmes équations, dans celles-ci

on ait des équations identiques qui seront

et qui donneront

Ainsi les différentielles et se trouveront exprimées de cette manière

d’où l’on tirera

en supposant

Je conclus de là que, si à la place des variables et on veut introduire les variables et telles que

dans les formules

elles deviendront de la forme précédente, dans laquelle il ne paraît que les deux différences et

4. Faisant donc cette substitution dans l’équation

à laquelle il s’agit de satisfaire, elle deviendra

ou bien

Comme cette équation ne contient que les deux différences et elle ne peut subsister à moins que le coefficient de ne soit aussi une simple fonction de et par conséquent il faudra qu’en substituant dans ce coefficient pour et leurs valeurs en tirées des équations

la quantité disparaisse d’elle-même.

On aura donc, en dénotant par la caractéristique une fonction quelconque,

condition à laquelle on pourra toujours satisfaire par le moyen de la quantité arbitraure alors l’équation

sera toujours intégrable, étant multipliée par un facteur convenable ; et l’intégrale sera

en dénotant par une autre fonction de et et, comme la fonction

peut être quelconque, la fonction pourra être aussi quelconque.

Mais on a supposé

donc, remettant ces valeurs à la place de et on aura l’équation finie

laquelle donnera la valeur cherchée de en et la fonction désignée par demeurant arbitraire.

5. L’intégration de toute équation de la forme

étant des fonctions quelconques de se réduit donc à ce procédé fort simple.

On intégrera par les règles connues les équations différentielles

et, ayant réduit les deux intégrales à la forme


sont des fonctions de et sont les deux constantes arbitraires introduites par l’intégration, on établira une équation quelconque entre et qu’on pourra désigner par

les caractéristiques désignant des fonctions quelconques, et cette équation sera l’intégrale complètes de la proposée.

De cette manière l’intégration de l’équation aux différences partielles est réduite à celle de deux équations aux différences ordinaires ; c’est tout ce qu’on peut désirer, dans le Calcul intégral des différences partielles, de le ramener à celui des différences totales et ordinaires.

6. Considérons à présent l’équation à quatre variables dont la forme est

en désignant par les différences partielles et par des fonctions quelconques de

On aura ici

donc, multipliant cette équation par celle qui est donnée entre on aura

ou bien

laquelle étant divisée par ne contiendra plus réellement que deux inconnues et la question sera réduite à déterminer ces deux inconnues en sorte que l’équation dont il s’agit devienne intégrable.

Supposons, à l’imitation de ce que nous avons fait plus haut,

en intégrant ces équations, on aura trois équations finies entre qui contiendront trois constantes arbitraires de sorte qu’on pourra mettre ces équations sous la forme

seront des fonctions connues de

Il est clair qu’on peut, à la place des variables introduire dans l’équation qu’il s’agit de rendre intégrable les quantités regardées maintenant comme variables, et supposées telles que

or, en différentiant, on aura

mais, en faisant

on doit avoir des équations identiques avec celles-ci

dont

sont supposées être les intégrales complètes ; donc, en substituant, pour les valeurs on aura

d’où l’on tirera les valeurs lesquelles donneront par la substitution

et de là on aura celles de

en valeurs qui seront de la forme

Ainsi l’équation

deviendra, par l’introduction des quantités à la place de

ou bien

équation qui contient, comme l’on voit, les deux indéterminées et Cette équation ne peut subsister, c’est-à-dire résulter de la différentiation d’une équation finie, qu’en n’y admettant pour variables que les trois quantités Soit donc

l’équation finie ; la différentielle sera de la forme

ou bien

ainsi il faudra que l’on ait

équations auxquelles on pourra toujours satisfaire par le moyen des deux

arbitraires quelles que soient les valeurs de de sorte que ces valeurs, et par conséquent aussi la fonction finie demeureront à volonté. Donc, puisque les quantités sont des fonctions des variables représentées par on aura l’équation

pour la valeur cherchée de en

7. De là résulte cette méthode fort simple d’intégrer toute équation de la forme

dans laquelle sont des fonctions quelconques de

On intégrera par les méthodes ordinaires les trois équations différentielles

on réduira les trois intégrales à la forme

étant les trois constantes arbitraires introduites par les trois intégrations et l’on supposera entre une équation quelconque à volonté qu’on pourra désigner par

les caractéristiques dénotant des fonctions arbitraires ; ce sera l’intégrale demandée.

En général, quelle que soit la forme sous laquelle les trois intégrales des équations

se présenteront, si sont les trois constantes arbitraires, on y supposera et l’on éliminera ensuite les inconnues

l’équation résultante sera l’intégrale de la proposée, laquelle contiendra toujours la fonction arbitraire désignée par

8. Il est aisé maintenant d’appliquer la même méthode à toute équation qui contiendra autant de différences linéaires qu’on voudra ; on en trouvera toujours l’intégrale par des procédés semblables, à l’aide des intégrales de différentes équations aux différences ordinaires. Il serait superflu d’entrer là-dessus dans un plus grand détail.

9. Par la méthode que nous venons d’exposer on pourra résoudre tout Problème qui conduira à une équation aux différences partielles du premier ordre, lorsque la fonction cherchée sera, par la nature même de la question, une quantité très-petite.

Car, en négligeant les dimensions de plus hautes que la première, on parviendra toujours à une équation de la forme

dans laquelle seront des fonctions de sans Or cette équation n’est qu’un cas particulier de celles que nous avons intégrées.

La difficulté d’intégrer l’équation dont il s’agit se réduira à intégrer celles-ci aux différences ordinaires

En combinant la première avec chacune des autres, on aura celles-ci

dans lesquelles la variable n’entre plus ; ainsi l’on en tirera par l’inté-

gration les valeurs de en et en autant de constantes arbitraires

Ensuite la première donnera

de sorte qu’on aura aussi en après la substitution des valeurs précédentes de

Ayant ainsi toutes les intégrales particulières, on en tirera par la règle générale du no 7 l’intégrale complète de la proposée.

Application de la méthode précédente à la question des trajectoires rectangles considérées par rapport aux surfaces.

10. Parmi les Problèmes qui occupèrent les Géomètres dans les premières années après la naissance des nouveaux Calculs, un des plus fameux est celui des trajectoires, lequel consiste à trouver une courbe, ou plutôt une famille de courbes qui coupent à angles droits ou sous des angles donnés une infinité d’autres courbes toutes du même genre, comme des cercles, des paraboles, des ellipses, etc.

La première idée de ce Problème est due à Jean Bernoulli, comme on le voit par la lettre sixième du Commercium episiolicum ; il le proposa à Leibnitz en 1694, en y joignant la solution de quelques cas particuliers, et celui-ci en donna immédiatement après une solution générale pour tous les cas où les courbes à couper sont données par des équations en termes finis. Jean Bernoulli le proposa ensuite publiquement dans les Actes de Leipzig de 1698 avec toute la généralité dont il est susceptible. La plupart des Géomètres de ce temps-là s’en occupèrent, mais aucun ne le résolut complétement ; de sorte qu’en 1716, à l’occasion de la fameuse contestation sur la découverte du Calcul différentiel, Leibnitz crut pouvoir se servir de ce Problème pour attaquer les Géomètres anglais et leur fit là-dessus un défi dans les mêmes Actes de Leipzig.

En effet, ce Problème étant d’un genre supérieur aux Problèmes ordinaires des tangentes, et demandant des méthodes et des artifices particuliers qui ne se présentent pas facilement, il paraissait très-propre à embarrasser tous ceux qui n’auraient pas inventé eux-mêmes le Calcul infinitésimal, ou qui du moins ne le posséderaient pas comme s’ils l’eussent inventé. Newton, à qui le défi était indirectement adressé, était aussi plus en état que personne d’y satisfaire mais l’esquisse de solution qu’il a cru pouvoir en donner en deux mots dans les Transactions philosophiques de 1716 ne prouve, ce me semble, autre chose, sinon qu’il n’en avait pas connu les difficultés. Taylor est, à proprement parler, le seul parmi les Anglais qui ait résolu le Problème des trajectoires d’une manière suffisante ; mais sa méthode, fondée sur les séries, est indirecte et peu lumineuse. Nicolas Bernoulli et Hermann en ont donné des solutions plus satisfaisantes et plus générales, qu’on peut lire dans le second volume des Œuvres de Jean Bernoulli. Enfin feu M. Euler, pour réveiller l’attention des Géomètres sur les trajectoires qu’on avait presque déjà oubliées, a donné dans les derniers volumes des Nouveaux Commentaires de Pétersbourg une nouvelle Théorie qui paraît ne rien laisser à désirer sur cette matière.

Quoique la question des trajectoires ne soit dans le fond que de pure curiosité, on aurait tort cependant de regarder les recherches dont nous venons de parler comme des spéculations arides et inutiles ; il faut même convenir que peu de Problèmes ont autant contribué que celui-ci à l’avancement et à la perfection de l’Analyse. La méthode de différentier sous le signe et de trouver les équations nommées modulaires, où l’on suppose le paramètre variable ; les Théorèmes sur les équations de condition pour l’intégrabilité des équations différentielles du premier ordre à deux variables, et pour la possibilité de celles à trois variables, sont autant de Théories dont on est redevable au Problème des trajectoires ; et l’on sait que ces Théories ont été le germe des plus belles découvertes analytiques qui aient été faites dans ce siècle.

Par ces raisons j’ai cru qu’il ne serait pas inutile d’attirer de nouveau les regards des Géomètres sur ce Problème, en le traitant d’une manière nouvelle et sous un point de vue plus étendu qu’on ne l’a fait. On n’avait jusqu’ici considéré les trajectoires que relativement aux lignes courbes ; mon dessein est de les transporter aux surfaces, et par conséquent de chercher la nature de celles qui pourront couper sous des angles donnés une infinité d’autres surfaces du même genre et représentées par des équations données en termes finis ou différentiels. Cette question conduit naturellement à une équation aux différences partielles, laquelle, dans le cas des trajectoires rectangles, est intégrable par la méthode générale que nous avons exposée. Elle servira donc d’exemple pour l’usage de cette méthode, et donnera peut-être occasion d’en découvrir de plus générales encore.

11. Soient les coordonnées rectangles des surfaces données, on aura une équation entre les trois variables et une autre quantité qui sera constante pour chaque surface, mais qui variera d’une surface à l’autre, et que nous appellerons le paramètre. Cette équation étant donnée, le Problème consiste à trouver celle de la surface qui coupera partout à angle droit, ou sous un angle quelconque donné, toutes les surfaces représentées par l’équation dont il s’agit ; et il est clair qu’il n’y aura pour cela qu’à faire en sorte que la perpendiculaire menée à un point quelconque d’une des surfaces à couper fasse un angle donné avec la perpendiculaire menée par le même point à la surface coupante ; ainsi tout se réduit à déterminer la position de la perpendiculaire à une surface donnée.

12. Soit

l’équation différentielle de la surface proposée, et supposons que la perpendiculaire menée par un point quelconque de cette surface rencontre le plan des coordonnées dans un point auquel répondent les coordonnées il est facile de voir qu’en nommant cette perpendiculaire on aura

Or, comme la perpendiculaire à une surface quelconque doit être la plus petite ou la plus grande de toutes les lignes qui d’un point donné peuvent être menées à la même surface, il s’ensuit que la valeur de devra être un maximum ou un minimum en faisant varier les coordonnées et regardant les quantités comme constantes. Ainsi l’on aura l’équation différentielle

mais l’équation à la surface donne

donc on aura

d’où l’on tire les deux équations

lesquelles donnent

et par conséquent

Maintenant, comme dans les points où les deux surfaces se coupent, elles doivent avoir les mêmes coordonnées, on pourra prendre aussi pour les coordonnées de la surface qui doit couper la proposée, et, si l’on représente par

l’équation différentielle de cette surface, on aura de même, en nommant la perpendiculaire et les coordonnées qui déterminent le point où cette perpendiculaire coupe le plan des et on trouvera, dis-je,

Donc, si l’on désigne par la distance des deux points où les perpendiculaires et rencontrent le plan des coordonnées on aura

et, substituant les valeurs de

13. Or soit l’angle sous lequel on veut que les deux surfaces se coupent, il faudra que les deux perpendiculaires f et fassent entre elles l’angle donc, dans le triangle rectiligne dont les côtés sont et la base est il faudra que soit l’angle du sommet ; de sorte que par le Théorème connu on aura

ce qui donne, par la substitution des valeurs de l’équation

c’est-à-dire, en développant les termes et effaçant ce qui se détruit,

C’est l’équation qui renferme la condition du Problème.

14. Lorsque les surfaces à couper sont données par une équation finie, la formule précédente servira pour résoudre le Problème ; car, en éliminant le paramètre par la différentiation, on aura une équation différentielle de la forme supposée

dans laquelle et seront des fonctions connues de alors, l’équation des surfaces coupantes étant

il ne s’agira que-de trouver en fonction de et d’après la condition

étant un angle donné constant ou variable.

Ainsi, en mettant et pour et on aura pour le Problème proposé cette équation aux différences partielles du premier ordre

Il en sera de même lorsque les surfaces à couper ne seront données que par une équation différentielle, mais dans laquelle le paramètre n’entrera pas.

15. Mais cette équation n’est intégrable, en général, par aucune méthode connue ; pour qu’elle le devienne, il faut supposer et par conséquent ce qui est le cas des trajectoires rectangles ; elle se réduit alors à cette forme plus simple

laquelle est susceptible de la méthode exposée ci-dessus.

Suivant la règle du no 5, on intégrera donc les deux équations

et, ayant réduit les intégrales à la forme

et sont les constantes arbitraires, on aura

pour l’intégrale de l’équation proposée, et par conséquent aussi pour l’équation finie des surfaces coupantes, la fonction désignée par la caractéristique demeurant arbitraire.

16. Supposons, pour donner un exemple, que les surfaces à couper soient des sphéroïdes elliptiques semblables et ayant le même centre. L’équation finie d’un tel sphéroïde est, comme l’on sait,

étant les trois demi-axes auxquels les coordonnées sont supposées parallèles.

Comme tous les sphéroïdes doivent être semblables, les rapports entre les axes seront constants ; ainsi

et étant des quantités constantes pour tous les sphéroïdes, et étant variable de l’un à l’autre ; donc l’équation générale de ces sphéroïdes sera

sera le paramètre.

On différentiera donc en sorte que disparaisse, pour avoir l’équation différentielle commune à toutes les surfaces à couper ; et cette équation sera

laquelle, étant comparée à la formule générale

donne

Par conséquent les équations à intégrer seront

lesquelles sont intégrables chacune en particulier, et leurs intégrales seront

Donc l’équation générale des surfaces coupantes sera

Lorsque les sphéroïdes deviennent des sphères, les axes sont égaux, et par conséquent dans ce cas l’équation des surfaces coupantes sera

c’est-à-dire une équation quelconque homogène entre les trois variable

Or il est aisé de prouver que cette équation renferme toutes les surfaces composées de lignes droites qui partent du centre des coordonnées ; car en prenant proportionnel à ce qui donne une ligne droite dans le plan des et on aura aussi proportionnel à en sorte que la ligne tracée sur la surface et qui aura pour projection la droite dont il s’agit sera aussi elle-même une ligne droite ; cette propriété générale est évidemment celle des surfaces coniques ; par conséquent ces sortes de surfaces seront les seules trajectoires rectangles des sphères dont le centre coïncidera avec le sommet des cônes.


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  1. Œuvres de Lagrange, t. IV, p. 585.