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Page:Ackermann - Pensées d’une solitaire, 1903.djvu/33

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XX
MADAME LOUISE ACKERMANN

d’être, se retrouvait dans les vers inouïs de Mme Ackermann. Les larmes immortelles de la Pitié, chez cette Révoltée généreuse des douleurs du monde, n’ont jamais séché sur son athéisme attendri… »

Appréciation très sensible à Mme Ackermann. Quoique l’auteur de poésies si viriles, elle tenait avant tout à rester femme.

Ces poésies d’arrière-saison furent non seulement l’intérêt des quelques années de production de sa maturité, mais la douceur de sa vieillesse, comblée d’hommages à l’heure où l’on est le plus souvent en oubli, même quand la jeunesse a été favorisée par la consécration d’un talent réel.

« Qu’on partage ou non les opinions de Mme Ackermann, on est obligé d’admettre son immense talent et d’admirer la grande dignité de sa vie… Parmi ces gens qui n’ont plus qu’un souci : jouir à n’importe quel prix, elle nous donnait là-bas, dans son petit appartement de la rue des Feuillantines, un bel exemple de tenue rigide… C’était en réalité, par les mœurs, une femme de Port-Royal, une mère Agnès ou une mère Catherine Arnauld. Son vêtement noir, l’enveloppement de sa