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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Or la cubiculaire espiègle murmure afin d’amuser l’entourage :

— Ils se taisent par la bouche, mais non par le nez…

— Vois le vieil Eudocime. Il éternue comme une catapulte quand elle lance des pierres.

— Et cet Alexis. Il secoue son arrogance sur la poussière à présent.

Une vieille en noble colère, se hausse et s’écrie :

— Je ne suis qu’une pauvre femme, moi ; cependant, à la place de l’Autocrator je n’insulterais pas ainsi ceux qui furent mes amis.

— Garde-toi de paroles imprudentes, femme ;… conseille un officier… On gèle dans les basses-fosses des Nouméra…

— Nous voici en été. Ça m’évitera la chaleur.

Les aveugles et les muets continuent d’éternuer, le peuple de s’esbaudir.

Constantin atteste l’approbation de la foule.

— Ils n’aiment pas les épices… mes amis !…

— Laisse,… ô mon maître,… intercède Marie,… laisse maintenant ces humbles sans te réjouir de leur défaite. Les uns sont tes parents, les autres des patrices…

— Il ne convient pas,… ajoute Irène,… de les abaisser davantage…

Alors Constantin solennellement déclare :

— Ils voulurent abaisser Notre Force, détruire Ta Piété, ruiner La Ville. Ta sagesse seule nous préserva de leurs embûches !