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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Théodote s’avancait la tête basse. Elle fit clignoter les franges de sa robe, s’étant mise à genoux.

Marie qui priait se retourna, la regarda, étrangla et murmura :

— Parle… — De la vie s’agite dans mes flancs. Je le confirme devant Ta Majesté…

— Je saluerai donc l’insolence de ton bonheur…

De ses mains tendues vers la rage de l’épouse, Théodote se protégeait :

— Ne veuille pas me confondre au moyen de paroles amères… D’abord, j’ai réclamé la paix du cloître.

— Tu mens,… s’écria Marie. Brusque, les poings serrés, elle s’élança même.

Théodote s’enfermait dans son voile :

— On ne te l’a pas dit ?

— Je ne sors plus du gynécée depuis qu’il me chassa un jour jusqu’à la rue…

— On ne t’a rien dit parce que l’on craignait que tu n’aidasses mon désir.

— Ton désir n’était pas sincère.

— Pardonne. Il l’était… Devenue mère, sans noces légitimes, comment paraître devant tous ? Ma faute donnait du scandale. C’était peu d’une vie entière consacrée au Théos pour expier. Christ a réprouvé le scandale dans maintes paroles des saints livres, parce que le scandale corrompt les simples. Alors le maître a déclaré me prendre pour épouse… Que Ta confiance