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IRÈNE ET LES EUNUQUES

suite, il fut accusé d’avoir empoisonné l’impératrice. Mais Bythométrès démentit publiquement les délateurs, et, curopalate, remit la défense du Palais à Nicétas domestique des Scholes.

De mai 799 à février 800, deux partis se guettèrent dans le domaine impérial. L’archange Aétios se multipliait, prêchait, imputait à son adversaire les défaites de Lydie. Mais il disposait de moins d’argent. Peu à peu les comtes des Scholaires furent circonvenus par les agents de Staurakios. Or, Nicétas s’en aperçut. Bythométrès parvint à réveiller Irène de sa torpeur.

Au récit des faits, elle s’alarma criant que Staurakios allait chausser la pourpre, qu’il fallait la conduire au palais d’Hieria, loin de cet ennemi, de ses complices. Elle s’y fit transporter en dromon, bien que la fièvre brûlât ses os. Une fois en sûreté, par delà les eaux du Bosphore, elle recouvra toute sa vigueur impérieuse, et manda les conspirateurs auprès d’elle, après avoir fait prendre les armes à toutes les troupes et les avoir concentrées dans son parc. Staurakios connut alors qu’il n’était point assez puissant. Il fit mine d’accourir à l’ordre de la souveraine. Debout, tout ardente de colère, appuyée sur son trône, entre Bythométrès et Pharès, elle reçut l’usurpateur de la pire façon, lui jura que s’il ne mettait pas fin immédiatement aux tumultes qui troublaient la Ville, il perdrait la vie.

Staurakios laissa cette fureur s’épuiser. Ensuite il