plie d’huile pure par les sages, et qu’ils me placeraient ensuite sur la plus haute colonne du monde pour éclairer l’ignorance des hommes. Voilà ce que tu m’as dit ; et je reconnais que tout cela est advenu pour la gloire de ton esprit, ô Mesureur de l’Abyme !
— En vérité, tout cela est advenu, sauf que la Science n’a pas encore éclairé les cœurs obscurs des hommes…
— Ai-je si mal répandu tes lumières ?
— Ta lumière n’a pas éclairé encore les cœurs obscurs. Et voilà. Il en est ainsi…
— Ai-je pu, je te le demande, censeur téméraire de mes vertus, ai-je pu dompter l’époux que tu m’avais choisi ? Je n’ai pu que mâter ses vigueurs physiques par les fatigues de la volupté. Je n’ai pu soumettre son esprit brutal et orgueilleux à la volonté de ma Science…
— Ta Science !… Tu as prononcé : « Ma Science ! » ô Maîtresse des Romains ! Pèse donc ce qui reste en toi de notre Science ! Pèse ce qui reste d’huile pure dans la lampe allumée aux rayons divins !
— Que pèserai-je ! donc, ô faiseur d’énigmes ? Parleras-tu comme ces rhéteurs de carrefour qui emploient sans mesure les métaphores pour éblouir les palefreniers, leurs arméniennes grossières, ou des catéchumènes nigauds ?
— Je demande seulement à Ta Puissance si elle oserait encore commander aux éléments afin d’obtenir que le Fils descende son escalier de nuages ; si elle