Aller au contenu

Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
26
LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

La troupe remonta vers le village : on annonçait déjà l’approche des uhlans.

La colonne arrivait au haut de la montée quand une double détonation retentit : deux arches du pont de Fontenoy venaient de sauter.

Un cri vigoureux de Vive la France ! y répondit, et les képis s’agitèrent en l’air.

Il était sept heures du matin. Le jour pointait.

L’explosion, en détruisant deux arches entières, avait fait écrouler la pile du fourneau et fortement lézardé les deux suivantes. Le tout constituait une brèche d’environ trente-cinq mètres, dans la grande ligne de l’Est.

Les pauvres habitants se pressaient autour des soldats ; ils leur serraient les mains : « Paris est sauvé n’est-ce pas ? » disaient-ils naïvement. Ils ne prévoyaient pas, les malheureux, ce qu’allait leur coûter cette audacieuse entreprise, ou plutôt dans leur émotion patriotique, ils n’y songeaient pas encore…